SAINT-ANDRÉ-LES-ALPES - La crête des Serres

Les habitants de la Provence entière sont réputés pour aimer jouer aux cartes et aux boules. Ce fut une passion pour la plupart, comme en témoigne, le 16 avril 1837, le Journal des Basses-Alpes qui rend compte de l’ardeur de deux habitants de Saint-André-les-Alpes. L’un des notables du pays qui avait disparu depuis 48 heures ; mais le notable reparut bientôt, il avait passé tout ce temps à jouer aux cartes dans une étable, à la clarté d’une lampe.

Les deux grandes silhouettes blanches que vous devinez au loin, sur le relief de Méouilles, sont des statues protectrices réalisées à la fin du XIXe siècle, à la demande d’un enfant du pays qui avait "réussi " loin de chez lui. Monsieur Philip, ce bienfaiteur local, avait en effet quitté Saint-André-les-Alpes pour Toulon où il devint un décorateur reconnu. C’était aussi un homme très religieux qui souhaita témoigner de sa ferveur religieuse comme de l’attachement qu’il portait à son pays natal.

Son choix se porta sur le site de Méouilles dont il fit restaurer l’église à grand frais. Mais cette action, saluée par l’ensemble des habitants, ne lui a pas suffi. C’est pour cette raison qu’il commanda ces deux statues monumentales. Il paraît même, mais rien n’est certain, qu’elles font fonction de reliquaires, certains ossements des apôtres se trouvant à l’intérieur. La première pierre de l’imposant piédestal qui les supporte fut posée en 1891. Les statues l’y rejoignirent l’année suivante.

Petite crête sans prétention vue de loin, la vue au sommet avec ses 1778 mètres est pourtant bien agréable avec notamment le lac de Castillon en contrebas et les sommets du Haut-Verdon en toile de fond.

Le Pic de Chamatte, du haut de ses 1879 mètres, est un joli sommet se situant dans les Préalpes d’Azur, dans les Alpes de Haute Provence il domine une partie du Parc Naturel Régional du Verdon et offre un panorama assez étendu des Préalpes de Digne jusqu'au Mercantour. Il est composé d’une face nord très peu inclinée et sans grand intérêt, d’une face est rocailleuse et dangereuse, d’une face sud boisée et intéressante et d’une face ouest peu inclinée et boisée.

Qui dit élevage dit fromages. Cette production a tenu depuis le Moyen Âge et jusqu’à la fin du XIXe siècle au moins une grande place dans l’économie locale car ses vertus n’étaient pas seulement alimentaires. Le “pasquerium” est établi au Moyen Âge c’est une redevance perçue sur les ovins par le comte de Provence et parfois les seigneurs locaux sur les pâturages et les fromages produits. Les tarifs diffèrent d’un lieu à l’autre, il s’agit parfois d’un fromage par jour, ailleurs d’un par semaine.

Indispensable à l’alimentation des hommes et de leurs troupeaux, le sel provenait principalement des salins. Il est une autre ressource en sel, plus proche des habitants : ce sont les sources salées que l’on rencontre un peu partout en Haute-Provence. Ce sel si précieux témoigne de la présence d’un milieu marin en ces lieux durant l’ère secondaire, voici 220 millions d’années environ. La région de Saint-André est riche en sources de ce type.