PARADOU - Le tour du Marais des Baux à vélo

Les Alpilles sont une terre d’élevage et de pastoralisme. Le pâturage extensif des bovins, chèvres ou moutons est un garant de biodiversité végétale empêchant l’embroussaillement et la fermeture des milieux, contribuant par la même occasion à la lutte contre l’incendie. Ici, les troupeaux ont affectionné les pelouses du Castillon ou du marais, comme en témoigne cette ancienne cabane de berger, aujourd’hui écroulée. Cette dernière présente des caractéristiques proches de celles d’une borie.

Au sud du massif de la Pène, la route longe les mas de St-Jean, de Castillon, de Baraquet ainsi que celui du Pas de Loche. Ils sont le témoignage de l’implantation des systèmes agraires du XVIIIe siècle. Les ouvertures sont réduites au nord-est afin de se protéger du Mistral. Des annexes étaient progressivement érigées en fonction des besoins de la famille et de l’exploitation. La treille, le puits et les haies de platanes complètent l’image du mas.

Appellation d'origine contrôlée depuis 1997, le foin de la Crau est l'unique aliment pour animaux qui possède le label. Sa production a débuté avec les premiers canaux d'irrigation érigé sous la surveillance d'Adam de Craponne. Cinq étapes constituent sa production: l'arrosage, la coupe, le fanage (séchage du foin), l'andainage (« mise en ligne » du foin pour faciliter la récolte) et enfin l'emballage. Il est réputé dans le monde entier, et des princes arabes en importent pour nourrir leur bête.

Jusqu’à la coustière de Crau s’étend le marais des Baux, vaste cuvette recevant les eaux d’écoulement du massif. Au Moyen Âge, on y extrait la tourbe et le chaume, pêche, chasse et pratique l’élevage. Au XVIIe s., l’ingénieur Jan van Ens entreprend "à ses dépens, périls et fortunes", l’assèchement du marais. Les sabotages des installations et les crues du Rhône ont raison du projet. Il meurt endetté à Arles en 1652. Le marais n’est drainé qu’à partir de 1855. La RNR de l’Ilon est le dernier vestige naturel de cette zone humide.

Lieu chargé d'histoire, les aqueducs et la meunerie de Barbegal constituent un ensemble romain du 1er s. av. au 2e s. apr. J.C. Les arches de deux aqueducs sont encore visibles. L'une amenait l'eau des Alpilles jusqu'à la cité d'Arelate (Arles) et l'autre faisait fonctionner la meunerie que l'on devine encore sur le versant. Véritable complexe industriel, la meunerie était constituée de 16 roues et produisait jusqu'à 25 tonnes de farine par jour.

Doté d'une splendide façade renaissance, le château de Barbegal est, au XVIIIe s., l’ancienne propriété de la famille de Laurens de Beaujeu. Le dernier de cette lignée laissa ses biens aux Du Roure, famille de sa mère. C'est à partir de là que les Du Roure furent propriétaires du domaine de Barbegal, dont ils "habillèrent" le mas en château qui domine aujourd’hui un parc de plus de 5 ha, ombragé grâce à des arbres majestueux plusieurs fois centenaires.

Construit dans les années 50, le canal de la Haute Crau mesure 20 km de long et permet l'irrigation de 1500ha de terres agricoles (fourrage, maraîchage, arboriculture…), via un réseau de filioles secondaires. Il est géré par une Association Syndicale Autorisée regroupant l’ensemble des usagers. Ils se partagent un droit d’eau via une prise sur le canal de Craponne. Il dessert les communes d’Arles et Saint-Martin-de-Crau. Le surplus des eaux d’irrigation de ce canal alimente la nappe de Crau.

Ancienne piste d'atterrissage créée en 1917 pour permettre l’entrainement des pilotes de la 11ème Escadre de Bombardement, le site dit du « Mas de Rus » est définitivement abandonné à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Une stèle à la mémoire d’aviateurs militaires du Pays d’Arles morts au combat durant la Bataille de France a été inaugurée en juin 2009.

Les galets de Crau sont les vestiges de l'ancien lit de la Durance ; ils sont utilisés pour les constructions des bergeries et bâtiments agricoles traditionnels. A ce jour, environ 140 bergeries ont été répertoriées surs les communes d’Arles et Saint-Martin-de-Crau, le plus souvent bâties avec une forme de proue tournée face au mistral (comme les cabanes de gardians).
Deux techniques de constructions existent : les façades en galets appareillés (“coudoulié ”) ou en pisé.

Le moulin de Chambremont, construit en 1583 par les frères Ravel, est un exemple du passé usinier qui se tenait sur les bords du canal de Craponne. D’abord moulin à farine puis moulin à paroir (fabrication de draps), il fonctionne jusqu’au début du XXe s. Ses 7 meules sont alors actionnées grâce à une roue à eau. Une turbine permet quant à elle d’assurer l’éclairage électrique. Aujourd’hui, le canal est toujours utilisé pour produire de l’électricité grâce à des micro-centrales hydroélectriques.

Malgré la première tentative d’assèchement infructueuse de Jan van Ens au XVIIe s., les projets de dessèchement du marais des Baux ne sont pas abandonnés. À partir de 1843, les propriétaires de la Vallée des Baux forment une association pour le creusement d’un canal de dessèchement permettant d’évacuer les eaux vers Arles. 43 km de canaux collecteurs assèchent alors déjà la partie est du marais par voie gravitaire.

 

Culture emblématique du territoire des Alpilles, l'olivier est le symbole du climat méditerranéen sec. Ses troncs multiples sont la conséquence d'un recépage au niveau de la souche suite à un gel important en 1956. Aujourd’hui, certaines des olives et les huiles produites dans les Alpilles sont reconnues à l’échelle nationale et internationale, bénéficiant de l'Appellation d'Origine Protégée (AOP).