PUIMOISSON - La chapelle Notre-Dame de Bellevue

L'amadouvier, champignon étonnant, pousse sur les troncs morts d'arbres feuillus. Sa chair fibreuse, appelée amadou, était autrefois utilisée pour allumer le feu. Reconnaissable à son chapeau brun velouté, il évoque un petit coussin au toucher. Présent dans les forêts de bouleaux et de hêtres, ce champignon possède des propriétés étonnantes : inflammable, il servait de mèche, et ses fibres douces étaient utilisées pour panser les plaies. L’amadouvier s'inscrit dans l'histoire des pratiques ancestrales.

Au centre du village à la montée de la chapelle Notre-Dame, le parcours emprunte deux calades. “Calade” c’est le nom que l’on donne aux chemins ou aux rues pavées de galets. Et des galets, sur le plateau de Valensole, il y en a ! On peut même dire que tout le plateau n’est qu’un immense amas de galets, accumulés depuis des millénaires et compactés ensemble (c’est ce que l’on appelle le poudingue). La calade, qui désigne aussi la technique de mise en œuvre de ce revêtement.

L’existence de la chapelle Notre-Dame de Bellevue à Puimoisson est attestée depuis le XIe siècle mais le bâtiment actuel n’est pas antérieur au XIIe siècle. Un linteau porte la date de 1604. A l’arrière de la chapelle, un petit logement abritait un ermite chargé de garder et d’entretenir les lieux. Vendue à la Révolution, la chapelle fut rachetée par la commune au début du XIXe siècle. La chapelle, isolée, regarde le village auquel elle apporte sa protection. Le boisement qui l’entoure est plus tardif.

Cet édifice, remarquable de par la présence d’un cyprès, présente une pièce habitable à l’étage où le propriétaire pouvait se réchauffer auprès de la cheminée.

On devine encore la toiture à double ressaut : en retrait de la façade, elle devait comporter un balcon et une grande grille d’envol derrière laquelle se cachaient les boulins où nichaient les pigeons.

Ce cabanon, très délabré, permet d’avoir une lecture des matériaux : Les galets, typiques du plateau de Valensole, étaient hourdés avec un mortier de chaux, avant d’être recouvert d’un enduit protecteur à la chaux.

Sur le plateau de Valensole, les cabanons se dressent comme des gardiens du temps. Ces modestes constructions de pierre, témoins de la vie agricole passée. Entourés de champs de lavande ondulant au gré du vent, ces cabanons offrent une pause poétique, invitant à la contemplation des paysages infinis du plateau. Symboles d'une Provence authentique, ces refuges simples incarnent l'âme intemporelle du plateau, liant le présent à la mémoire du passé agraire.

Le grand ensemble de lavoirs de Puimoisson est exceptionnel pour la région. Il révèle l’abondance des eaux qui l’alimentent. Au XXe siècle, un système de bélier hydraulique permit, à partir du réservoir de la source, d’amener l’eau au centre du village. Le nombre important de bassins va de pair avec une spécialisation de leurs fonctions. Ainsi, le bassin situé à l'extrême droite servait au nettoyage des légumes tandis qu'à l’extrême gauche les bassins était réservés à la lessive du linge des malades.

L’histoire de la commune, écrite au XIXe siècle, retrace la découverte en 1647 d’une source « aux eaux abondantes et limpides » qui permit de construire un réservoir et deux barquièu (ou bassins). Il devint possible, en plus, « d’arroser des jardins et de créer des prairies » en contrebas de la fontaine. Cette fontaine aurait donc été construite en 1858. L'alimentation en eau de l'édifice se fait par la source traversant le village depuis le Nord et canalisée par une mine.