TARASCON – La forêt méditerranéenne à VTT

Début du XXe s, déprise agricole et recul du pastoralisme permettent à la forêt de s'étendre sur le massif, autrefois exploité pour l’élevage, l’huile de cade, l’essence de térébenthine et la confection de chaux. L’hiver 1956, le plus froid du siècle, anéantit les cultures. "Le bois hurle" disent les paysans, lorsque les arbres éclatent fendus par le gel. Les programmes de gestion forestière interdisent le pastoralisme et favorisent un reboisement rapide, essentiellement à base de pin d’Alep.

La nature est très sèche et peut rapidement s’enflammer. Avec le vent qui pousse les flammes, il faut faire très attention et prendre les mesures nécessaires pour que l’incendie ne se propage pas. Les citernes et les pistes DFCI (Défense de la Forêt Contre l’Incendie), permettent le passage des camions de pompiers et le débroussaillage de sécurité, de part et d’autre de ces mêmes pistes.

Situé dans le vallon de la Lèque, le prieuré Saint-Peire-d’Entremonts est un édifice médiéval du XIIe s. Ce prieuré a été affilié à l’abbaye de Saint-Gilles puis à la chartreuse d’Avignon. La première mention de cette chapelle remonte à 1213. L’association voisine "l’Apier ou le Mur à des Oreilles" organise des chantiers bénévoles pour la restauration des bâtiments, en plus de son activité de sensibilisation aux abeilles au rucher-école de la Cala Melosa.

Le Cèdre de l'Atlas est un conifère de la famille des Pinaceae. Il est originaire de l'Atlas, massif montagneux d'Afrique du Nord. Introduit d'abord dans les jardins publics, il pousse aujourd'hui naturellement dans le sud de la France. Aussi appelé cèdre bleu ou cèdre argenté, le cèdre de l'Atlas est un arbre à l'allure majestueuse et imposante pouvant atteindre une hauteur de 30 à 40 mètres. Si sa forme est pyramidale quand il est jeune, elle devient tabulaire une fois adulte.

Originaire d'Asie mineure, le cyprès de Provence s'est très bien acclimaté au pourtour du bassin méditerranéen, jusqu'à en devenir un de ses symboles. Pouvant atteindre 20 à 30 m de haut et 2 m de tour, il résiste à −20 °C et tolère une sécheresse relative. Son bois très dense, est apprécié des ébénistes depuis l'Antiquité. Les Phéniciens, les Romains et les Grecs l'utilisaient pour la construction de navires, de portes de temples et de cercueils.

Le pin d’Alep est commun dans les Alpilles. En effet, au-delà d’apprécier les faibles altitudes (en dessous de 900 mètres) et les régions méditerranéennes (climat chaud, sols secs, ensoleillement important), il a la particularité de grandir très vite. C’est pourquoi on peut constater sa présence après les incendies, car c’est la première essence qui va reconstituer le paysage. Très inflammable, son écorce était auparavant utilisée pour le tannage des peaux ou encore des teintures.

Cette place forte est construite au XIIIe s. pour assurer aux comtes de Provence la perception des droits de péage jusqu’à la fin du XVIe s. Seule la tour principale subsiste aujourd’hui. Sur les blocs de pierres, les nombreux signes lapidaires ont pu servir à identifier et payer les tailleurs ou à définir l'assemblage des pierres. Au XIXe s. une porte est percée et la tour est aménagée pour protéger du vent et de la pluie les bergers qui se retrouvaient ici avant le départ en transhumance.

L'artiste Yoann Crépin a utilisé des matériaux locaux et naturels glanés dans les Alpilles (cyprès, génévrier, olivier, clématite et asperge sauvage) pour constituer son petit troupeau de chèvres du Rove qui rend un hommage poétique à cette race caprine patrimoniale qui se rencontrait fréquemment au sein des grands troupeaux de Provence. Dans les massifs forestiers, elle joue aussi un rôle important : friande d’épineux délaissés par les moutons, elle participe à réduire le risque incendie.

Édifiée au XIIe s. sur un site païen, c’est une étape importante du chemin de St-Jacques-de-Compostelle. Son portail monumental, ses riches décorations inspirées de l'Antique et son oculus entouré du tétramorphe (les symboles des 4 évangélistes) la rendent unique. On y voit en haut l'aigle de St Jean, en bas l'ange de St Matthieu, à gauche le lion de St Marc et à droite le taureau de St Luc. L'agneau portant la croix représente quant à lui le Christ, sacrifié pour racheter les péchés des Hommes.

Le paysage des Alpilles a été façonné par des siècles de pastoralisme. Dans le massif, les troupeaux ovins, caprins ou bovins, jouent un rôle important dans l’entretien de l’espace naturel : en mangeant l’herbe et une partie des pousses d’arbres et d’arbustes, ils freinent l’embroussaillement. L’espace reste ainsi ouvert et les pelouses sont maintenues. Cette pratique participe à la protection de la forêt contre l’incendie et à la conservation de la biodiversité méditerranéenne.