MONTBRUN-LES-BAINS - Le tour de Vic

Les eaux sulfureuses de Montbrun ont été mises à la mode en 1865 par le marquis d'Aulan, inspiré par la station thermale de Baden-Baden. L'établissement est abandonné lors de la guerre de 1914-1918 au cours de laquelle, par patriotisme, les Suarez d'Aulan envoient vaisselles, linges et meubles au front. C'est en 1980 que la municipalité relance le thermalisme et les premiers curistes reviennent en 1987. Cette station thermale accueille désormais près de 3 000 curistes par an.

Le Beffroi, daté du début du XVe s. était d'abord une tour qui avait pour fonction de protéger la porte principale du village. Elle commandait l'angle sud-est de la fortification villageoise et était ouverte vers le village. Elle fut transformée au XVIe s. en beffroi et fermée à l'ouest par un mur. Jusqu'en 1854, elle était surmontée d'une toiture à 4 pans. Aujourd'hui tour de l'horloge, un campanile doté d'une petite cloche la surmonte.

Cette église, à l'allure singulière, date en grande partie du XIIe s. bien que son petit clocher soit, lui, du XIXe s. Au fil du temps, elle fût de nombreuses fois remaniée, jusqu'à devenir un temple protestant de 1560 à 1579. Bien que l'extérieur laisse imaginer une église modestement décorée, l'intérieur est intéressant : on y trouve des fresques médiévales, un décor en trompe l’œil du XIXe s. et un beau retable en bois sculpté et doré du XVIIe s.

Le château, d'origine médiévale, a été reconstruit au cours des années 1560 après avoir été détruit par les troupes royales, en représailles de l'engagement de Charles Dupuy-Montbrun, comme chef des protestants du Dauphiné. Cette reconstruction donna naissance à un château de type Renaissance, alors considéré comme l'un des plus beaux de la région. Vendu comme bien national à la Révolution, il sert de carrière au XIXe s. et est aujourd'hui en grande partie ruiné (propriété privée).

Dominant les gorges de Toulourenc, Aulan possède le seul château privé des Baronnies à pouvoir être visité. Ancienne seigneurie des barons de Mévouillon, ce château est donné en dot, en 1635, par Isabeau de l’Espine, héritière du fief d’Aulan, lors de son mariage avec François-Marie de Suarez. L’édifice, tel que nous le voyons aujourd’hui, a été largement repensé et reconstruit dans les années 1860-1880 par le marquis Arthur de Suarez d’Aulan.

L'Adret de Vic est le témoin d'une époque où l'agriculture et le pastoralisme étaient omniprésents. Délaissé depuis 70 ans au moins, ce quartier recèle les vestiges de quelques fermes, cabanons et terrasses en pierres sèches. Bien exposée au soleil, une partie de ces terres était notamment cultivée en vignobles, comme l'indique un cadastre de 1813. Cette piste s'appelait alors le "Chemin des vignes de Vic". Saurez-vous en retrouver les traces dans le paysage ?

Les lieux-dits du Deffens (ou Devès) se retrouvent assez régulièrement en Provence. En latin Defensum signifie "défense" et se rapporte principalement à des zones de pâturage ou de bûcherage réglementées. Ici, le pâturage n'était autorisé qu'une partie de l'année dans les bois communaux. Cette réglementation est associée à la présence de marnes, roches détritiques naturellement instables, qui s'avèrent être particulièrement sensibles aux intempéries et qui sont menacées par le sur-pâturage.

Du haut de ses 1910 mètres d'altitude, le Mont Ventoux toise toutes les montagnes voisines, il est le carrefour entre le monde alpin et méditerranéen. Il est reconnaissable grâce à la tour de l'observatoire aménagée sur son caractéristique sommet pelé. Le Ventoux marque de son imposante face nord les limites géographiques et géologiques des Baronnies du sud. En 2020, il devient le centre d'un nouveau Parc naturel régional français, garantissant ainsi la préservation de cet espace classé.

Pas moins de 14 fontaines jaillissent dans le village de Montbrun-les-bains. Les noms de la Fontaine du Bourreau et celui de la Justice relèvent d'une anecdote faisant écho à une ancienne coutume locale (aujourd'hui révolue !). Après chaque condamnation à mort, le bourreau officiait à la Fontaine de la Justice, puis arpentait les rues pour prévenir la population des risques de l'inconduite jusqu'à la Fontaine du Bourreau, où il lavait sa hâche avant de termier sa marche au Beffroi.