JOUCAS - Col de Murs et col des Trois Termes à cheval

Situé à l’est du village, ce moulin a été construit à la fin du XIXe s. Comme tous les moulins à vent en Provence, il est de plan circulaire. Il a fait l’objet récemment d’une restauration complète par la commune avec l’aide du Département et du Parc du Luberon.

À gauche en contrebas du chemin, en totale harmonie avec la bastide, ne ratez pas le très beau micocoulier au fût massif qui se partage en trois grosses charpentières verticales. Avec ses 14 m de haut et ses 3,50 m de circonférence, il trône fièrement devant son petit frère implanté sur la même terrasse. Le micocoulier est encore utilisé de nos jours pour la fabrication des fouets et cravaches, son bois étant facile à tresser.

Construite au XIe ou XIIe s., la chapelle était rattachée à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. De cette époque, il ne semble subsister que l’abside. Un hermitage ainsi qu'un mausolée où sont inhumés les seigneurs de Buoux datent du remaniement de cette chapelle au XVIIe s. L’édifice étant privé, il ne se visite pas.

Entre Ventoux et Luberon, le massif calcaire très boisé des Monts-de-Vaucluse s'ouvre sur de rares parcelles agricoles. La présence contemporaine de l'homme est discrète mais la grande richesse du patrimoine de pierres sèches rappelle sa présence historique. Un réseau de petites routes sinueuses et d'anciens chemins muletiers vient desservir les villages perchés adossés au massif. Ces routes, ponctuées de remarquables chênes, renforcent le caractère bucolique de cette campagne qui parait figée comme hors du temps.

C’est vers l’an 1000 que les terres de Murs sont données à la famille d’Agoult qui va y construire un château (privé, ne se visite pas). Pendant quatre siècles, il constituera principalement une place-forte pour les soldats du seigneur et un donjon y est édifié. Succédant à la famille d’Agoult, ce sont les armes de la famille d’Astouaud que vous apercevez sur la grille du château. L’église, attenante à l’enceinte du château, de style roman, fut construite au XIIe s. (ouverte à la visite tous les après-midis).

Au cœur du village de Murs, se dissimule la maison où naquit Crillon le Brave en 1543. Né Louis de Berton des Balbes, il deviendra Crillon et ne cessera plus de guerroyer. Il accompagna 5 rois de France, Henri II, François II, Charles IX, le Duc d’Anjou devenu Henri III, et c’est Henri IV, dont il fut le compagnon d’armes, qui le nomma brave Crillon. Sa vie ne fut que batailles, blessures et succès. Il s’éteignit en 1615 à Avignon, victime de ses innombrables blessures.

À 1 km au nord du village de Murs, l'ensemble de Rémourase abrite la toute première chaufferie bois-énergie collective du Luberon… Et même de la région ! Installée en 2000 lors du réaménagement d'une ancienne colonie de vacances, elle permet de chauffer 6 logements sociaux, un gîte d'étape, une salle communale et 5 locaux professionnels. Il s'agit d'une énergie renouvelable qui contribue à l'entretien et la valorisation des forêts du territoire. Depuis, plus de 40 chaufferies de ce type ont été réalisées en Luberon.

A Murs, trois lavoirs étaient à disposition des villageois. Celui-ci fut utilisé par les lavandières jusqu’au milieu du XXe siècle, tout comme la fontaine se trouvant à ses côtés. L’ensemble est disposé sur une placette caladée. La fontaine surverse dans le lavoir par un petit canal le long du mur de soutènement. A noter, au niveau du lavoir, la poutre en bois à mi-hauteur qui servait à essorer le linge. 

Cette croix accueille les voyageurs arrivant de l'ouest. Appelée Croix des Plantades, elle fut forgée par la famille Auphan. Cette famille de forgerons de père en fils a créé, du XVIIe au XXe s., trois des cinq croix disséminées autour du village, ainsi que les grilles du château et l'armature de clocher.

Très beau chêne de 24 m de haut, au fût droit et à la couronne étalée, bien dégagé sur son promontoire. Avec ses 4,35 m de circonférence, il marque le paysage. Il fait partie des trois gros chênes situés autour du village de Murs, parmi les plus remarquables du Luberon.

Le col de Murs est situé sur la ligne de crête des Monts-de-Vaucluse, à 627 m d'altitude. Autour de vous, les affleurements de calcaires sont nombreux. Ils se sont formés il y a environ 120 millions d'années dans une mer chaude et peu profonde. De nombreux débris d'organismes (algues calcaires, coraux, coquillages, etc.) s'y sont accumulés sur de grandes épaisseurs pour former les calcaires dits urgoniens. Actuellement, on trouve ce type d'environnement aux Bahamas !

Près du col de Murs, vous pouvez observer au printemps l'Inule des montagnes (Inula montana), belle composée aux capitules jaunes et aux feuilles argentées. Dans la pharmacopée provençale, cette plante était utilisée, au même titre que son homologue alpine, l'Arnica (Arnica montana), pour guérir les ecchymoses. Des études sont actuellement en cours pour confirmer ses propriétés et sa diffusion possible à plus grande échelle. Des cultures-test sont actuellement conduites par le PNRL à Mérindol.

L'Office National des Forêts a remplacé les Eaux et Forêts en 1964 mais a poursuivi tout en le modernisant, le travail de générations de forestiers qui permettent de profiter de vastes espaces naturels. L'ONF est chargé de gérer, surveiller, protéger les forêts publiques domaniales et communales. En randonnée, vous traverserez des coupes de bois, des travaux divers, du pâturage. Ces interventions prennent en compte la pérennité des forêts et des milieux naturels.

Le plateau des Busans est formé de calcaire urgonien, riche en silex, témoigne d'un phénomène rare. Il y a environ 30 millions d'années, la roche a été attaquée par des bactéries appelées Microcodium. Cette bio-corrosion a affecté le calcaire, le rendant tendre et friable, de sorte que les silex, totalement épargnés, ont facilement été extraits de la roche et forment aujourd'hui un vaste épandage. L’extraction aisée des silex explique la présence de nombreux sites à silex préhistoriques à Murs.

Mais pourquoi, soudainement, ce paysage désertique et rocheux ? La réponse est microscopique : c'est une bactérie du genre Microcodium qui mange littéralement le calcaire, d'où par endroits la présence de placages sableux. Ce milieu très pauvre, ouvert et soumis aux quatre vents, est favorable à une flore exceptionnelle : Genêt de Villars (Genista pulchella subsp. villarsii), Scabieuse à feuilles de Graminées (Lomelosia graminifolia), Minuartie à feuilles capillaires (Minuartia capillacea)...

Ce milieu très ouvert et rocailleux est l'habitat de prédilection du Scorpion languedocien (Buthus occitanicus). C'est le plus grand scorpion de France (jusqu'à 8 cm !) et le seul dont la piqûre peut être réellement dangereuse pour l'homme (mais il ne piquera que si vous tentez de le manipuler). Si jamais la curiosité vous pousse à soulever une pierre pour le trouver, prenez soin de reposer celle-ci délicatement, exactement comme elle était, pour ne pas endommager le rare arachnide et sa loge !

Véritable star locale, la Scabieuse à feuilles de graminées (Lomelosia graminifolia) est une plante des montagnes du sud de l'Europe qui trouve sur la Dalle des Busans son unique station vauclusienne. On peut la reconnaître aisément à ses feuilles linéaires comme celles des graminées (son nom n'est pas usurpé !), à ses beaux capitules bleus s'épanouissant en fin de printemps et en été, puis à ses fruits agglomérés en autant de "coupelles" argentées.

Les pelouses sèches, héritées de l’action ancienne de l’homme et de ses troupeaux, ont été identifiées comme habitats naturels d’intérêt communautaire et sont favorables à un cortège extrêmement riche de plantes, dont certaines sont rares et/ou endémiques (c'est-à-dire très localisées à l'échelle mondiale !). C'est le cas de l’Ophrys de Sarato (Ophrys bertolonii subsp. saratoi), espèce protégée endémique du Dauphiné et de Provence.

De gauche à droite sont bien visibles, Roussillon au premier plan, puis au fond le Mourre Nègre (1125 m) sommet du Grand Luberon, la combe de Lourmarin, le Mourre de Cairas point culminant du Petit Luberon (727 m). Les formes du relief correspondent à l'architecture géologique du sous-sol. Un grand anticlinal (pli en forme de voûte), orienté est-ouest, forme la montagne du Luberon entre Cavaillon et Volx, encadré au nord et au sud par les synclinaux (pli en forme de cuvette) du bassin d'Apt et de la Durance.

L’écoulement des eaux entre le petit fossé d’effondrement de Murs situé sur les hauteurs du plateau calcaire et le bassin d’Apt en aval, a creusé cet imposant canyon dit "de raccordement". Puis l’action corrosive des eaux de pluie chargées en gaz carbonique a, petit à petit, agrandi les fissures par dissolution jusqu’à créer de véritables réseaux souterrains. Les gorges de Véroncle ne sont plus, ou presque plus, empruntées par l’eau mais renferment un patrimoine remarquable.

Les gorges de Véroncle ne sont plus ou presque plus empruntées par l’eau, mais renferment un patrimoine industriel remarquable. Depuis l’imposant barrage de l'étang situé en amont sous le village de Murs, aujourd’hui comblé,  jusqu’au hameau des Cortasses en aval des gorges, une dizaine de moulins à farine ont fonctionné du XVIe jusqu’à la moitié du XIXe s. Malgré les lieux difficilement accessibles, se succèdent au fil du ravin des aménagements d’une rare qualité : conduites forcées et canaux taillés dans le roc, réservoirs, murs de soutènement… Cet ensemble constitue un témoignage rare de l’activité économique dans cette région et d'un riche patrimoine hydraulique à préserver.

Il reste peu de vestiges de ce moulin datant du XVIe s., profondément remanié et transformé en habitation. Au-delà des modifications, il s’apparente dans son fonctionnement au moulin Cabrier en amont, et consitue l'un des derniers des 10 moulins jalonnant la Véroncle.

Cachée au bout de la rue à proximité, se dresse l'église Saint Jean-Baptiste.  Edifiée entre 1766 et 1770 au cœur du village de Joucas, cette église reprend les codes de l’architecture classique du XVIIIe s. tels que sa façade d’entrée ordonnancée (symétrique), ses chaînes d’angles à bossage. À l’intérieur, la nef est couverte d’une voûte d’arête  sur 4 travées ; elle se termine par une abside en cul-de-four (voûte qui correspond à la moitié d’une coupole) dont le thème peint représente un ciel étoilé entourant le Sacré-Cœur en gloire.

Cet ensemble fontaine-lavoir est accolé à une habitation. La fontaine, datant de 1839, est composée d’un buffet d’eau non-centré et d’un large bassin doté de 3 porte-seaux en fer. Elle surverse dans le lavoir doté de 2 bassins en pierre calcaire du midi (bassin de rinçage puis de lavage). Les pierres inclinées formant ces bassins s’appellent les pierres de lavage. À genou contre elles, on y frottait au savon les vêtements.